La Mauritius Ports Authority (MPA) a conçu un plan directeur à horizon 2040 pour planifier et exécuter le vaste programme de développement.

Ce plan préconise, parmi les grands chantiers, la construction d’un nouveau port de pêche à Fort Williams. Cette nouvelle infrastructure sera assortie de facilités de stockage et de traitement de produits de la mer. Ces installations s’avèrent stratégique pour le développement futur de certaines filières clés de l’économie océanique.

Nous allons pouvoir, d’une part, accommoder jusqu’à 120 bateaux de pêche et, d’autre part, proposer aux opérateurs des installations de stockage et d’opérations de valeur ajoutée. Ces nouvelles capacités vont ouvrir de nouvelles opportunités au sein de notre zone économique exclusive et attirer de nouveaux investissements dans les industries liées à la mer.

Nous misons beaucoup sur l’économie comme source de croissance majeure dans les années à venir. Le nouveau port de pêche constitue un élément vital dans ce nouvel écosystème qui se met en place. Le plan directeur propose aussi la construction d’un Island Terminal qui aura pour but d’augmenter sensiblement la capacité de transbordement de cargo et réduire le temps d’arrêt. Il s’agit d’un terminal flottant qui nous permettra de répondre à la forte hausse du trafic de conteneurs.

Il faut aussi compter plus d’équipements pour augmenter le rythme de manutention de cargo et aussi des nouvelles capacités pour accueillir de plus gros navires marchands. Avec les développements commerciaux et économiques dans le corridor Asie-Afrique et avec Maurice comme un carrefour du commerce, ces nouvelles facilités viendront apporter plus de moyens, d’agilité, et de compétitivité à notre port.

Le port se positionne de manière ambitieuse dans l’industrie des croisières, même si pour l’instant le tourisme mondial est largement contrarié par la pandémie du Covid-19. Nous devons nous préparer pour la reprise. La construction d’un cruise terminal à Les Salines est un composant important dans la nouvelle configuration de l’espace portuaire. Le nouveau terminal devrait être prêt vers la fin de l’année pour proposer aux croisiéristes un service de qualité digne d’un port moderne et, surtout, digne d’une des meilleures destinations touristiques au monde.

Nous prévoyons aussi l’aménagement de nouvelles facilités de marina pour desservir une clientèle internationale de yacht et de catamaran.

Nous sommes aussi en train d’investir dans la transformation technologique du port pour plus d’efficacité, d’efficience et de sécurité. Le système Harbour Radio Station est désormais doté d’équipements dernier cri qui permettent une meilleure communication entre le port et les navires qui accostent Port Louis. Le système nous permet de répertorier des mouvements suspects dans les eaux portuaires et d’agir avec plus de rapidité dans des situations d’urgence et pour faire appliquer les lois.

Le gouvernement n’épargne aucun effort pour combattre le commerce de la drogue qui a des ramifications internationales. Il est nécessaire que nous améliorons sans cesse le dispositif de surveillance dans la zone portuaire pour prévenir les risques d’infiltration de stupéfiants sur notre territoire.

Sur le plan de l’efficacité opérationnelle, je voudrais faire mention de la Digital Port Industry Platform qui viendra rehausser considérablement la communication et la coordination entre les opérateurs et les services portuaires. C’est-à-dire, plus de productivité, d’efficience et de sécurité dans le traitement et la manutention des marchandises et moins de temps dans la paperasserie.

Comment concevez-vous le port dans l’optique de faire de Maurice un business hub dans cette partie du monde ?

Comme je l’ai souligné au départ, le port est appelé à se transformer en un pôle de croissance et de compétitivité par excellence dans notre agenda de développement économique. Nous misons beaucoup sur le Ease of Doing Business, et l’infrastructure portuaire demeure un vecteur clé de compétitivité.

Maurice est un centre d’affaires et d’investissements qui est au service des économies africaines en forte croissance. Ce mouvement va s’accentuer et le business hub de Maurice se doit de bâtir de nouveaux atouts concurrentiels pour justifier notre positionnement face aux besoins d’un continent en pleine mutation.

Nous avons, d’une part, un centre financier international qui propose une diversité de prestations à valeur ajoutée pour accompagner les investisseurs et les opérateurs dans leurs activités sur le continent. En parallèle, il est important que nous puissions devenir un puissant carrefour de commerce maritime dans la région.

Nous développons de nouvelles capacités sur plusieurs fronts dans le cadre de la modernisation du port.

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