Narad Dawoodarry | Directeur en Partance des affaires Juridiques et Administratives de la Mauritius Ports Authority

S’inspirer de la Nature et des textes philosophiques pour être un meilleur homme chaque jour qui passe. Le Directeur en partance des affaires juridiques et administratives de la Mauritius Ports Authority achève quasiment quarante années au service du pays et autant d’années à parfaire son cheminement intérieur. L’expert en affaires portuaires est également un humaniste au grand cœur.

C’est un homme de grande discipline dont le bureau reste impeccablement ordonné. Cela malgré un emploi du temps qu’on devine chargé au vu des appels qui se succèdent sans relâche. Or, Narad Dawoodarry n’est pas homme à se laisser distraire. Gentleman et courtois, il sait faire une pause pour écouter son interlocuteur de manière attentive. Et on découvre derrière son de titre de Directeur, un professionnel précis sur les termes techniques mais également une personne affable et philosophe, sachant infuser ses propos d’une dimension plus large.

Narad Dawoodarry, économiste de formation, a démarré sa carrière au ministère de l’Emploi en avril 1981, enchainant ensuite avec un poste au sein d’une ambassade avant de rejoindre la grande famille du secteur portuaire. En toute simplicité, il revient sur ses débuts dans un contexte économique extrêmement difficile, où l’emploi était rare et où il fallait littéralement frapper à toutes les portes pour dénicher ce précieux sésame. Membre de la Jeune Chambre Economique, le jeune diplômé rencontrera de manière fortuite un ami qui lui parlera d’une ouverture possible à l’Ambassade de la Corée.

Après huit ans dans le service civil, j’ai été embauché comme Administrative Officer pendant deux ans à l’Ambassade de la Corée du sud. Et par la suite j’ai continué sur cette lancée jusqu’à rejoindre la Mauritius Marine Authority en 1993 sous la présidence de feu Hurrypersad Ramnarain. Sa sagesse et son humanisme hors pair m’ont profondément marqués et, encore aujourd’hui, je lui voue un grand respect. Il recevait tout le monde dans son bureau et il me rappelait avec modestie que lui-même avait été coupeur de cannes dans sa jeunesse,” confie Narad Dawoodarry.

Ce dernier aura l’insigne honneur en tant que président de la branche locale du Chartered Institute of Transport (CIT) et l’honneur d’accueillir la princesse Anne en 1994 lors de la réunion annuelle du conseil du CIT à Maurice. Au fil du temps, en tant que président et dans d’autres postes de responsabilité de cette prestigieuse institution, il dira sa fierté d’avoir pu sensibiliser de jeunes étudiants à suivre des cours dans le domaine du transport qui leur a ensuite permis de se joindre à cette organisation de renommée internationale.

Le Pandit Ramnarain verra le potentiel de la nouvelle recrue et l’enverra à la Nouvelle Orléans rejoindre une formation diplômant en International Port Planning and Management. Le jeune homme fera une telle impréssion que la citoyenneté honorifique de la ville de la Nouvelle Orléans lui sera accordée, confirmant ainsi la justesse du ressenti du Pandit Ramnarain. D’ailleurs, il reste à ce jour, l’unique récipiendaire de la MPA de cette formation délivrée par la University of New Orleans, National Ports and Waterways Institute.

Narad Dawoodarry commente “Un profond optimisme habite mon cœur et je suis convaincu qu’il faut toujours croire en un heureux dénouement dans le futur. Car la vie reste un cadeau malgré les hauts et les bas qu’elle nous apporte. Même si le passé a été rude, il faut le considérer sous la lumière de la positivité et voir ce qu’il nous a apporté de bénéfique.

D’ailleurs, pour le directeur des Affaires juridiques et administratives, l’évolution de l’Ile Maurice, notamment la transformation du port dans des conditions parfois très difficiles est un symbole en lui-même.

Ce qui caractérise Maurice, c’est sa ténacité. Malgré les cyclones, malgré les défis, ce pays se relève toujours et sort victorieux face à l’adversité. Et cette ténacité, nous pouvons être inspirés de l’adopter comme une discipline intérieure,” analyse-t-il.

Témoin du développement du port pendant un quart de siècle de carrière, Narad Dawoodarry y voit également ce trait de la combativité du pays se révéler. « Il y a eu le boom sucrier auquel a succédé le boom du textile. Mais l’avancée économique du pays s’est aussi largement construite sur le boom du trafic de transbordement au port. » De mémoire encyclopédique, il explique patiemment la succession des projets infrastructurels et les investissements qui ont permis au port de se moderniser. “On ne doit jamais cesser d’apprendre car les technologies et les connaissances ne cessent d’évoluer. Aujourd’hui par exemple la MPA compte étudier l’usage de nouvelles technologies pour améliorer sa performance et son efficience à de multiples niveaux. De même, les considérations environnementales sont une priorité, notamment comment protéger le port de catastrophes naturelles afin de préserver le flux des marchandises importées et exportées. Ainsi, c’est notre responsabilité d’être toujours au courant des dernières innovations et de savoir quels sont les dispositifs les plus adaptés qui existent autour du monde,” explique-t-il.

Au niveau des métiers, si la diversification des activités mène à une plus grande complexité et nécessite des expertises plus poussées, elle a également évolué pour faire la place à une plus grande diversité. Résolument moderne dans son approche, Narad Dawoodarry soutient la cause de l’égalité des genres. Il explique : “Auparavant, surtout avant l’automatisation des tâches, l’emploi dans le secteur portuaire était principalement une affaire d’hommes. De nos jours les femmes occupent des postes à haute responsabilité. Par exemple, Mme Bunwaree est la Deputy Director General. Mme Seebaluck est la responsable des Opérations. Nous comptons aussi maintenant sur Madame Gokhool comme la responsable des Affaires juridiques. Je suis le secrétaire de l’Association des Ports Iles de l’Ocean Indien dont l’aile féminine est sous la tutelle de Mme Jaulim- Seelarbokus, qui fait partie du département que je chapeaute. Elle est d’ailleurs en charge d’un projet qui me tient profondément à cœur : la démarche qualité et comment inculquer cette culture de la qualité au sein de la MPA.

En effet, pour Narad Dawoodarry, la qualité n’a pas de prix et s’engager dans les démarches ISO ou se préparer à être audité ne constitue ni une source d’appréhension ni une corvée. “L’audit de qualité protège une organisation. Il l’invite à réfléchir sur ses carences et à remédier aux dysfonctionnements ou les prévenir par des mécanismes testés et durables. C’est une opportunité de s’adapter, de mettre à jour ses dispositifs, et là où il faut, de prendre les taureaux par les cornes.

1 2

Comments are closed.

Newsletter

Subscribe Now! We’ll make sure you never miss a thing

This will close in 10 seconds